• Pierre LE COZ —

Présentation générale :

Le parcours éthique propose une approche multidisciplinaire des pratiques du soin. Les dilemmes et les décisions en santé se trouvent éclairés à la lueur des concepts des sciences humaines et de la philosophie morale. Les étudiants s’approprient les principes fondamentaux de l’éthique à travers des études de cas. Ils acquièrent des outils méthodologiques en vue de résoudre les situations moralement complexes (fin de vie, annonces difficiles, etc.).

Contexte :

La formation Master Humanité Médicale Parcours Approches éthiques, déontologiques et anthropologiques de la santé se singularise par sa dynamique d’ouverture des professions de santé aux sciences humaines. Elle offre une opportunité unique pour les soignants de connaitre les approches des dilemmes moraux qui se posent dans d’autres spécialités médicales que la leur, et de découvrir la manière dont d’autres acteurs de santé s’efforcent de les résoudre.

Aux cours dispensés par l’équipe pédagogique s’ajoute l’intervention d’universitaires réputés pour leur intérêt et leurs compétences dans le domaine de l’éthique de la philosophie et des sciences humaines.

La recherche en éthique peut être prolongée par un cursus en thèse de doctorat (Aix Marseille Univ, CNRS, EFS, ADES, Marseille, France) lorsque les notes qu’il a obtenues en Master 2 lui en permettent l’accès. La thèse de doctorat se rattache à l’Ecole Doctorale des sciences de la vie et de la santé de Marseille (ED 62).

Les 10 objectifs pédagogiques du Master « Approches éthiques, déontologiques et anthropologiques de la santé » :

1- Connaitre l’histoire de l’éthique médicale, les principaux repères internationaux de l’éthique et de la déontologie qui structurent la clinique, la recherche biomédicale et l’expertise sanitaire

2- Savoir identifier la dimension humaine qui intervient dans le processus de décision (les valeurs, les émotions, les intuitions et les principes éthiques)

3- Acquérir la connaissance des courants de pensée, les avis du comité d’éthique et les outils méthodologiques de résolution des dilemmes :  approches déontologiste (personnaliste), conséquentialiste (utilitarisme), l’éthique des vertus, l’éthique de la sollicitude (éthique du care), l’éthique narrative, le libertarisme, le contractualisme moral (éthique de discussion, éthique procédurale).

4- - Savoir réaliser et exploiter des enquêtes qualitatives et des entretiens semi-directifs.

5 - Savoir rédiger une publication suivant les canons académiques.

6 - Apprendre à exercer des responsabilités au sein de comités d’éthique en acquérant les bons automatismes (de la manière de documenter un cas clinique à sa présentation orale en séance en staff)

7 - Être capable de distinguer les liens d’intérêts et les conflits d’intérêts.

8 - S’approprier les règles de la casuistique (la méthode du cas par cas), de l’éthique de la discussion, les principes de l’éthique, les usages de la rationalité en éthique.  

9 – Savoir-faire une présentation en public en s’exprimant avec aisance et clarté.

10- Maitriser les outils numériques (PowerPoint) et les logiciels d’exploitation

Public concerné :

-          Etudiants en année de césure et Internes en Médecine

-          Médecins

-          Professionnels de santé (cadres de santé, sages-femmes, manipulateurs-radio, kinésithérapeutes, etc.)

-          Chercheurs de la Filière Sciences de la vie et de la santé

-          Chercheurs de la Filière Sciences Humaines et Sociales (psychologie, sociologie, philosophie, anthropologie)

-          Juristes

Condition d’admission :

Le parcours master 2 « Approches Ethiques, Déontologiques, Anthropologique de la Santé » est accessible aux étudiants ayant validé un master 1 dans le domaine des sciences humaines ou des sciences de la vie et de la santé. Il est également ouvert aux médecins, chirurgiens-dentistes, étudiants en médecine, ou ayant validé un diplôme de fin de 2e cycle des études de santé ; sages-femmes, DESS de psychologie, cadres de santé, internes en médecine.

Préinscription :

Pr. Pierre Le Coz

Secrétariat de l’Espace Ethique Méditerranéen / UMR 7268 (ADÉS)

Faculté de Médecine, 27 boulevard Jean Moulin 13005 Marseille

Tel : 04 91 38 44 29

Secrétariat : annie.rege@univ-amu.fr

Inscription Administrative

Les inscriptions administratives se font auprès du service de la scolarité de la Faculté des Sciences Médicales et Paramédicales de Marseille

t : https://medecine.univ-amu.fr/fr/pre-inscription-ligne

Condition d’admission :

Le parcours master 2 Humanités Médicales parcours « Approches éthiques, déontologiques, anthropologiques de la santé» est accessible aux étudiants ayant validé un master 1 ou équivalence en sciences de la vie et de la santé ou en sciences humaines et sociales.

Niveau minimum requis : Master 1 SHS ou équivalent (VAP[1]) ou Master en lien avec le domaine de la santé (soin, recherche)

[1] Les inscriptions au Master 2 sont possibles pour les non-titulaires d’un Master 1 par dérogation sur dossier de « validation des acquis professionnels » (VAP) après délibération de la commission de validation des acquis qui se réunit en mai, juin et juillet à la Faculté des sciences médicales et paramédicales. Pour obtenir l’équivalence, le candidat doit avoir une expérience dans le domaine de spécialité du master visé (ex : un infirmier qui vise l’accès à un Master 2 en sciences infirmières, etc.)

Lieu des enseignements

Espace Ethique Méditerranéen  [EEM]

Hôpital Adultes de la Timone (sous-sol)

264 rue Saint Pierre - 13005 Marseille

• Faculté de Médecine, Marseille timone

Articulation du Master à la Recherche, via l’équipe « Ethique, Sciences Humaines, santé » de l’UMR n°7268 ADES-EFS-CNRS

Un master est un mode particulier de formation où l’étudiant apprend en entreprenant lui-même des recherches.  Il se forme et par la recherche. En dehors du temps qu’il consacre à des lectures et à une enquête, il suit des cours à intervalles réguliers (6 semaines de cours, dont 4 en modules obligatoires et les 2 autres en optionnel).

Point d’intersection entre formation et recherche, le mémoire de master pourra donner lieu à une publication dans une revue nationale ou internationale. L’investigation de l’étudiant devient alors une authentique contribution scientifique. Son travail sera répertorié dans une base de données académique et pourra être lu et cité par d’autres chercheurs en France ou à l’étranger.

Les professeurs qui encadrent les étudiants du Master sont eux-mêmes, pour majorité d’entre eux, des enseignants-chercheurs. Ils forment les étudiants et publient leurs recherches. Pour être identifiés comme chercheurs, en tant que « maitres de conférences » ou « professeurs des universités », les enseignants-chercheurs doivent être rattachés à une équipe académique, reconnue sur un plan universitaire, et labellisée. Ainsi, le Master Approches éthiques, déontologiques et anthropologiques de la santé est adossé à une unité de recherche (UMR) dont les tutelles sont Aix-Marseille Université, le CNRS et l’EFS. L’équipe d’éthique est hébergée par l’UMR n°7268 ADES « anthropologie, droit, éthique et santé ». La thématique de recherche de l’équipe d’éthique s’intitule : « Ethique, santé, sciences humaines ». La recherche en éthique vise à décrire les processus de décision, à expliciter les jugements normatifs implicitent qui sont à l’œuvre dans les délibérations et de décision en santé. Dans les décisions médicales entrent en jeu des éléments scientifiques, techniques mais aussi d’ordre humain.

Une équipe de recherche doit délimiter son territoire, sachant que tous les objets de recherche ne peuvent pas être traités. Il y a des thématiques qui seront privilégiées, tandis que d’autres ne seront pas explorées. Ainsi, l’équipe d’éthique de l’UMR ADES se concentre sur 4 axes : la bioéthique, l’éthique du soin, l’éthique des sciences et des technologies, l’éthique de discussion.  Le travail de recherche des étudiants du master devra se situer dans le périmètre de recherche balisé par ces 4 axes qui correspondent à l’expertise de l’équipe d’enseignants-chercheurs au sein de l’UMR n°7268 ADES, EFS, CNRS :

- Bioéthique, usages du corps et de ses éléments. Entrent dans ce domaine les questions éthiques liées à la génétique, au don d’organes et au don de sang.

- L’éthique du soin. Cet axe se décline en différentes thématiques : l’annonce des mauvaises nouvelles, les soins contraints, la fin de vie, les situations de vulnérabilité

- Ethique des sciences et des technologies : intelligence artificielle, intégrité scientifique, consentement aux essais cliniques

- Ethique biomédicale et environnement social : déontologie de l’expertise collégiale, gestion des conflits, éthique de discussion

Axe 1 : - Bioéthique, usages du corps et de ses éléments

Le concept de « bioéthique » couvre l’ensemble des réflexions éthiques liés à l’identification et à la manipulation des éléments du corps humain : les gènes, les cellules (souches, hématopoïétiques, sanguines, embryonnaires), les gamètes, les tissus, les organes et les restes humains. S’y ajoute le questionnement portant sur le statut de l’embryon. L’étudiant de Master dont le projet s’inscrit dans cet axe sera amené à réfléchir aux problèmes éthiques liés à l’utilisation des techniques d’assistance à la procréation, de transplantation d’organes ou sur les outils de la génétique médicale. En pédiatrie, des questions se posent lorsqu’un jeune patient fait l’objet d’une limitation thérapeutique et que l’opportunité d’un prélèvement d’organes peut jeter un doute sur la finalité de l’arrêt des soins.

Axe 2 : L’éthique du soin

Cet axe regroupe les recherches portant sur les dilemmes qui émanent de la relation de soin (médecin/malades/proches). L’étudiant s’interroge sur l’impact des annonces difficile, des soins contraints, de la place des proches, des situations en fin de vie, le rôle de la personne de confiance. S’inscrivent dans cet axe, les réflexions sur les personnes en situation de handicap cognitif ou psychique ou de grande vulnérabilité, lorsque le patient est dans l’impossibilité de s’exprimer. Le recueil du consentement informé des personnes pose des dilemmes éthiques aigus lorsque les thérapeutiques sont lourdes et aléatoires, en contexte d’urgence, en contexte de réanimation. D’autres dilemmes se posent dans les contextes cliniques où le patient est un enfant avec handicap cognitif ou psychique. Dans l’annonce des mauvaises nouvelles, la décision oscille entre devoir de loyauté et devoir d’humanité.

Axe 3 : - Ethique des sciences et des technologies

Le domaine des essais cliniques est le lieu de tensions éthiques entre l’intérêt individuel et l’intérêt collectif. Un patient entre dans un protocole de recherche dans le but de permettre de dégager de nouvelles connaissances dont il peut ne pas être directement bénéficiaire. Tester de nouvelles molécules ou un nouveau vaccin peut comporter des risques.  La question est de savoir si le risque est assumé et par qui, sachant que le bénéfice collectif attendu peut être significatif pour les générations futures de malades. Plus le consentement de la personne est rendu difficile à obtenir du fait de sa vulnérabilité (mineur, majeur protégé), plus la réflexion éthique s’impose à propos des risques d’être malfaisant.  Sur un plan déontologique, la protection de la santé des personnes implique une réflexion sur les conditions de transparence et d’objectivité de la recherche qui peuvent être compromises par les conflits d’intérêts, la course aux publications ou le mode de financement des travaux de recherche. Ici c’est la question de l’intégrité scientifique qui est en jeu.

Axe 4 : Ethique biomédicale et environnement social : déontologie de l’expertise collégiale, éthique de discussion

Le législateur français met de plus en plus l’accent sur la notion de collégialité. Dans une démocratie, le fait de délibérer en groupe confère aux décisions en santé un surcroît de légitimité. La culture éthique contemporaine oblige chacun à entendre la parole de l’autre, à accepter la critique, à faire l’effort d’argumenter de façon rationnelle, en allant au-delà de son intime conviction.  Notre société est sortie du modèle hiérarchique vertical et a promu une logique égalitaire et horizontale. La responsabilité du soignant réside alors dans une manière d’être au sein du groupe. Chacun doit se soumettre aux règles de l’éthique de discussion (les clauses du contrat moral) pour parvenir à la solution la plus équilibrée.

Les étudiants dont les travaux s’inscrivent dans cet axe de recherche décrivent les interactions qui sont à l’œuvre dans de nombreux espaces institutionnels (comités d’éthique, groupes de travail, débats publics, ateliers d’éthique appliquée, délibérations collégiales, etc.). il s’agit d’objectiver des normes implicites.

Liens de l’Equipe avec la Recherche :

• UMR 7268-ADÉS, Aix-Marseille Université-EFS-CNRS, Faculté de Médecine de Marseille,
• CHU Timone, Marseille
• Institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection (Marseille)
• Réseau Universitaire International de Bioéthique (RUIB)
• Académie internationale d’éthique médicale et de santé publique (Paris-Descartes)
• Centre d’excellence Maladies Neurodégénératives (DHUNE)