Le semestre propose d’explorer le déterminisme et les modalités d’organisation des rapports de pouvoirs entre hommes et femmes dans la société sous différents angles. Le genre peut être défini comme l’organisation sociale de la différence des sexes, un système de bi-catégorisation hiérarchisé entre hommes et femmes et entre les valeurs qui leur sont associées. La sociologie du genre permettra d’envisager les rapports sociaux de sexe qui structurent aujourd’hui la société. Une attention leur sera donnée en particulier au sein de trois grandes institutions : l’école, la science et la famille. Une réflexion sur le fondement biologique parfois invoqué pour justifier les rôles traditionnellement dévolus à la femme et à l’homme dans la société montrera, à partir d’une revue de l’origine et de l’évolution de la reproduction sexuée, dans quelle mesure le rôle des deux sexes est va- riable dans le monde vivant. En parallèle, des réflexions sur les stéréotypes proposent de montrer comment le social participe à la construction de différences, d’inégalités et de hiérarchies entre hommes et femmes. Les stéréotypes de genre peuvent notamment expliquer des différences observées dans l’inégale représentation des hommes et des femmes. Le cas de la sous-représentation des femmes, dans les filières et carrières scientifiques sera étudié à l’aune des études en psychologie sociale qui montrent que les différences observées sont l’expression de contraintes sociales et culturelles. En outre, l’histoire des sciences révèle que des stéréotypes de genre - de même que les stéréotypes de race - participent à la construction des savoirs scientifiques sur le corps des individus. Le corps, ainsi construit selon des catégories préexistantes, légitime les inégalités et la hiérarchisation dominantes, en donnant un fondement biologique à ces inégalités.