Après avoir consacré la première année à la fois à l’exploration des tensions subjacentes au concept de « pouvoir » et à la découverte et usage des méthodologies des sciences sociales, la deuxième année est tournée vers l’étude des rapports de pouvoir saisis par le ministère des corps. Dans le semestre 3 seront étudiées les relations entre corps et pouvoir médical, ce qui permet d’analyser la santé comme un enjeu politique majeur dans nos sociétés Modernes et Contemporaines. Pour cela, il s’agira d’abord d’illustrer ce rapport d’un point de vue philosophique, en montrant les tensions entre vital et social. La pensée de Georges Canguilhem et les travaux de Michel Foucault seront les références principales. Ensuite, cette analyse philosophique sera couplée à un travail d’investigation historique du pouvoir médical (notamment dans le rapport médecin-patient) et des pratiques de gestion de la santé publique. Il s’agira d’étudier, plus précisément, la construction de représentations des pratiques médicales en prenant l’exemple des revues de l’Entre-deux-guerres. Cette problématisation sera prolongée dans le contexte contemporain en mettant en exergue les interactions entre professionnels de la santé, envisagés dans une acception large, et malades ; ces interactions étant elles-mêmes considérées comme des constructions sociales, recelant des enjeux de pouvoir importants. Ce semestre sera également l’occasion pour les étudiants d’éprouver eux-mêmes l’expérience du corps résultat d’un mouvement qui procède de la masse au corps articulé. Enfin, la contribution des neurosciences permettra de travailler le corps en tant qu’agent de perception qui pilote l’action.