Ce cours revient sur un produit culturel majeur de la société esclavagiste américaine et montre comment il a influencé le dessin animé, le cinéma et la musique, jusqu’au mouvement hip hop avec lequel il entretient une filiation ambiguë.
Les blackface minstrels furent d’abord des comédiens blancs se noircissant la peau au charbon pour caricaturer les esclaves, avant de concerner également des esclaves émancipés, qui trouvaient bien souvent dans ce travestissement une opportunité d’exercer leurs talents artistiques, au-delà de l’humiliation. D’abord présents sur les scènes des théâtres, ils ont longtemps été visibles, explicitement ou en filigranes, dans le cinéma américain (depuis le tout premier film parlant, The Jazz Singer), et la plupart des héros de dessins animés de Warner Bros. Plusieurs critiques (dont le réalisateur Spike Lee) voient aujourd’hui une résurgence du genre dans le gangsta rap, au détriment du hip hop conscient des origines.
Les étudiants seront ainsi appelés à revoir l’histoire de l’esclavage, de la ségrégation et de la lutte pour les droits civiques (de Martin Luther King à Black Lives Matter) à travers le prisme de ce phénomène problématique, jusqu’aux polémiques d’appropriation culturelle qui touchent aujourd’hui la culture afro-américaine.