Présentation générale :
Le parcours éthique propose une approche multidisciplinaire des pratiques du soin. Les dilemmes et les décisions en santé se trouvent éclairés à la lueur des concepts des sciences humaines et de la philosophie morale. Les étudiants s’approprient les principes fondamentaux de l’éthique à travers des études de cas. Ils acquièrent des outils méthodologiques en vue de résoudre les situations moralement complexes (fin de vie, annonces difficiles, etc.).
Contexte :
La formation au Master 2 spécialité Ethique, Déontologie, Anthropologie de la santé se singularise par sa dynamique d’ouverture des professions de santé aux sciences humaines. Elle offre une opportunité unique pour les soignants de connaitre les approches des dilemmes moraux qui se posent dans d’autres spécialités médicales que la leur, et de découvrir la manière dont d’autres acteurs de santé s’efforcent de les résoudre.
Aux cours dispensés par l’équipe pédagogique s’ajoute l’intervention d’universitaires réputés pour leur intérêt et leurs compétences dans le domaine de l’éthique de la philosophie et des sciences humaines.
La recherche en éthique peut être prolongée par un cursus en thèse de doctorat (Aix Marseille Univ, CNRS, EFS, ADES, Marseille, France) lorsque les notes qu’il a obtenues en Master 2 lui en permettent l’accès. La thèse de doctorat se rattache à l’Ecole Doctorale des sciences de la vie et de la santé de Marseille (ED 62).
8 Objectifs pédagogiques du Master 2
« Ethique, déontologie, anthropologie de la santé » :
1- Connaitre les fondamentaux de l’éthique et de la déontologie en médecine, en recherche biomédicale et en expertise sanitaire
2- Savoir identifier les composantes humaines et relationnelles du processus de décision (les valeurs, les émotions et les principes éthiques)
3- Acquérir la connaissance des outils méthodologiques de résolution des dilemmes éthiques (méthodes déontologiste, utilitariste, conséquentialiste, éthique des vertus, éthique de la sollicitude, etc.)
4- S’approprier les règles de l’éthique de la discussion, les principes de l’éthique, les techniques d’argumentation
5- Savoir rédiger une publication suivant les canons académiques
6- Apprendre à exercer des responsabilités au sein de comités d’éthique
7- Etre capable de favoriser et gérer l’interdisciplinarité
8- Savoir réaliser et exploiter des enquêtes ou des entretiens semi-directifs http://www.ee-paca-corse.com/rubrique22.html
Présentation de la thématique de recherche « Ethique Santé et Sciences Humaines » de l’UMR 7268 ADES
Le Master Ethique, déontologie, anthropologie de la santé est adossé à une équipe de recherche universitaire dont les tutelles sont Aix-Marseille Université, le CNRS et l’EFS. Cette équipe est hébergée par l’UMR n°7268 ADES. La thématique de recherche de l’équipe s’intitule : « Ethique, santé, sciences humaines ». Cette recherche vise à expliciter les éléments normatifs et les jugements de valeur qui sont à l’œuvre dans les processus de délibération et de décision en santé.
Que ce soit dans le champ de la thérapeutique, de la prévention ou de la recherche, les équipes de soin doivent identifier les attentes morales et les préférences subjectives des patients. Les étudiants du Master 2 mènent leur travail de recherche en fonction de cette thématique, en l’inscrivant dans l’un des quatre axes suivants :
- Bioéthique, usages du corps et de ses éléments
- Information et consentement dans la relation de soin
- Ethique et recherche biomédicale
- Délibérations collectives en santé
Axe n°1 : - Bioéthique, usages du corps et de ses éléments
Le concept de « bioéthique » couvre l’ensemble des problèmes éthiques liés à l’identification et à la manipulation des éléments du corps humain : les gènes, les cellules (souches, hématopoïétiques, sanguines, embryonnaires), les gamètes, les tissus, les organes et les restes humains. S’y ajoute le questionnement portant sur le statut de l’embryon. L’étudiant dont le projet s’inscrit dans cette sous-thématique sera amené à réfléchir aux problèmes éthiques liés à l’utilisation des techniques d’assistance à la procréation, de transplantation ou sur les outils de la génétique médicale.
Axe n°2 : Information et consentement dans la relation de soins
Cet axe regroupe les recherches portant sur les problèmes d’éthique liés à la triangulation de la relation de soin (médecin/malades/proches). Il s’agit ici de s’interroger sur la place des familles, le rôle de la personne de confiance dans les décisions difficiles, en situation de handicap ou de grande vulnérabilité, lorsque le patient est dans l’impossibilité de s’exprimer. Le recueil du consentement informé des personnes pose des dilemmes éthiques complexes lorsque les thérapeutiques sont lourdes et aléatoires, en contexte d’urgence, en réanimation adulte ou pédiatrique. D’autres dilemmes se posent dans les contextes où le patient est un enfant, atteint de handicap ou de troubles cognitifs sévères.
Cette thématique comprend également la problématique de l’annonce des mauvaises nouvelles (génétique, cancérologie, etc.), lorsque la décision oscille entre devoir de loyauté et devoir d’humanité. Elle s’étend au domaine de la fin de vie, avec la prise en compte des directives anticipées et de la parole de la personne de confiance. La loi de 2016 oblige à tenir compte aussi des demandes de sédation profonde et continue jusqu’au décès.
Axe n°3 : Éthique et recherche biomédicale
Le domaine de la recherche biomédicale fait naître des conflits de valeurs autour de l’usage des savoirs et des pouvoirs médicaux. Dans le contexte des essais cliniques de médicaments, il existe une tension entre recherche sur l’homme et soins prodigués à la personne. La question est de savoir si le risque est assumé (et par qui), sachant que le bénéfice collectif attendu peut être significatif pour les générations futures de malades. Protéger le patient qui se livre à une investigation, c’est prendre en compte toutes les hypothèses, y compris les plus défavorables. L’investigateur doit chercher les risques potentiels de lui imposer des douleurs physiques (malus) ou des souffrances psychiques et morales (diminution de sa qualité de vie). Plus le consentement de la personne est rendu difficile à obtenir du fait de sa vulnérabilité (mineur, majeur protégé), plus la réflexion éthique s’impose à propos des risques potentiels d’être malfaisant.
Sur un plan déontologique, la protection de la santé des personnes implique une réflexion sur les conditions de transparence et d’objectivité de la recherche qui peuvent être compromises par les conflits d’intérêts ou le mode de financement des travaux de recherche.
Axe 4 : Délibérations collectives, déontologie et éthique de la discussion
Sociologiquement, la démocratisation des décisions en santé à l’œuvre depuis plusieurs décennies a répandu l’idée que la discussion en groupe conférait aux décisions un surcroît de légitimité. La culture moderne oblige chacun à entendre la parole de l’autre, à faire l’effort d’argumenter de façon rationnelle, en allant au-delà de son intime conviction. La responsabilité réside alors dans une manière d’être au sein du groupe, et se traduit à travers la prise en compte des règles de l’éthique de discussion auxquelles chacun doit se soumettre pour parvenir à la solution la plus équilibrée.
Les chercheurs dont les travaux s’inscrivent dans cet axe s’interrogent sur les règles de l’éthique de la discussion qui sont à l’œuvre dans de nombreux cadres (comités, groupes de travail, débats publics, ateliers d’éthique appliquée, délibérations collégiales, etc.).
LIENS DE L’EQUIPE AVEC LA RECHERCHE :
- UMR 7268-ADÉS, Aix-Marseille Université-EFS-CNRS, Faculté de Médecine de Marseille,
- CHU Timone, Marseille
- Institut hospitalo-universitaire Méditerranée infection (Marseille)
- Réseau Universitaire International de Bioéthique (RUIB)
- Académie internationale d’éthique médicale et de santé publique (Paris-Descartes)
- Centre d’excellence Maladies Neurodégénératives (DHUNE)
Cette formation est accessible en
- Formation initiale
- Formation continue